PHASE D’EXPERIMENTATION DE 3 MOIS DE L’EXTINCTION
DE L’ECLAIRAGE PUBLIC LA NUIT
Dans une démarche de démocratie participative évoquée dans le cadre du flyer de la semaine du développement durable se tenait lundi 26 septembre une réunion d’échanges entre élus du conseil municipal et des thélusiens volontaires pour discuter du projet d’expérimentation d’une durée de 3 mois pour l’extinction de l’éclairage public la nuit à Thélus.
Engagés dans une démarche de transition énergétique, la commission travaux avait d’ores et déjà proposé un projet de rénovation du parc d’éclairage public au budget prévisionnel de 2022 en attente de subventions. Ce projet vise à remplacer le parc vieillissant de lampes à gaz sodium basse ou haute pression fonctionnement à horloge astronomique avec des luxmètres par de nouveaux éclairages à LED dans le but de réduire la consommation énergétique et favoriser des nuisances moindres à la biodiversité.
Source : ADEME
La réunion s’est axée en 3 phases :
- 1. Les impacts de l’éclairage public nocturne et les enjeux de l’expérimentation
- 2. Le retour d’expérience des collectivités locales précurseurs
- 3. Les modalités de l’expérimentation pour la commune de Thélus
De manière participative, la commission environnement a souhaité intégrer des « accompagnateurs volontaires » de la commune afin de recueillir leurs attentes dans différents secteurs de la commune et ainsi construire ensemble l’expérimentation et les retours d’expériences à l’issue.
Ces accompagnateurs pourront également être des relais au sein de la commune pour échanger sur vos ressentis et vos appréciations dans le cadre de ce projet.
Cette expérimentation fait écho au plan d’urgence sobriété énergétique annoncé par l’État qui vise,
d’une part, une réduction de la consommation énergétique du pays de 10 % d’ici deux ans et,
d’autre part, à limiter les risques de coupures d’énergie cet hiver.
L’éclairage public : un impact sur l’environnement et les finances :
L’éclairage nocturne artificiel a un impact sur :
- La pollution lumineuse et la qualité de la nuit : les troubles du sommeil peuvent être associés à des problèmes de santé comme le diabète et l’obésité
- sur la biodiversité et la faune nocturne : chez beaucoup d’espèces nocturnes, le ciel étoilé et la lune sont des repères cruciaux (c’est le cas des oiseaux migrateurs, des insectes volants ou des tortues marines, par exemple). Les lumières artificielles perturbent donc leur sens de l’orientation et les cycles de migration. Pour les oiseaux diurnes, les végétaux, les amphibiens ou certains mammifères terrestres tels que les chauves-souris, la pollution lumineuse entraîne des dérèglements des rythmes biologiques et des cycles de reproduction, un morcellement des habitats, la restriction des déplacements, un accès restreint à la nourriture et même l’apparition de maladies. D’autres espèces voient quant à elles leurs systèmes de communication ou de défense contre les prédateurs perturbés.
- il joue un rôle crucial dans le déclin des insectes dont la biomasse a diminué de 75%
- sur l’énergie, le climat et ... la génération de déchets des lampes (luminaires (avec leurs dispositifs d’alimentation et de contrôle) et lampes (sodium, iodures, fluo ballons…)
- sur le budget des collectivités locales : coût maintenance, rénovation, remplacement des lampadaires, envolée des prix de l’énergie
En 20 ans, la quantité de lumière émise (lumière artificielle) a augmenté
de … 94% avec pas moins de 11 millions de points lumineux nocturnes en France
La France vue du ciel - en haut en 1992, en bas en 2010
L’opinion a considérablement évolué sur le sujet selon un sondage :
- en 2012 : 48 % de la population était favorable à l’extinction des lumières la nuit
- en 2019 : 79 % se disent favorables à la réduction de pollution lumineuse nocturne
- Le gaspillage énergétique fait de plus en plus débat
En 2022, près d’un tiers des collectivités applique l’extinction des feux nocturnes
Extinction de l'éclairage public et délinquance :
doit-on vraiment craindre pour sa sécurité ?
Premier constat, nuance : ce n'est pas l'insécurité, mais " le sentiment d'insécurité qui augmente"
- Les infractions ont lieu la plupart du temps dans la journée : en France, les chiffres recensés par les compagnies d'assurance et la gendarmerie tendent même plutôt à démontrer le contraire puisque 99% des délits et méfaits nocturnes auraient lieu dans des rues parfaitement éclairées et 80% des cambriolages auraient lieu le jour. "La majorité des cambriolages est faite quand les gens ne sont pas à leur domicile", sentiment confirmé par la gendarmerie de Vimy.
- Pas d’augmentation des délits observés pour les communes expérimentatrices (près d’un tiers des communes) : il a même été constaté dans certaines communes que l’extinction de l’éclairage avait un effet de « couvre-feu » faisant diminuer les petites incivilités (moins de rassemblements nocturnes, moins de tapage nocturne, moins de dégradations recensées)
- Il a été constaté une baisse de la vitesse des automobilistes la nuit quand absence de lumière nocturne : sur la sécurité routière également, le Directeur départemental de la sécurité publique a pu se rendre compte que "les gens ont plutôt tendance à rouler moins vite" quand les zones ne sont pas éclairées et que "les accidents sont moins graves." En 2019, 12 000 communes pratiquaient déjà l'extinction de l'éclairage public en pleine nuit sans pour autant constater une augmentation du nombre d'accidents ou de délits routiers.
Les enjeux pour la commune de Thélus
- La commune a un parc composé de 200 lampadaires, l’objectif sera de le remplacer par des technologies visant à réduire l’impact financier et écologique : LED ou autres technologies
- Coût de la consommation annuelle d’électricité : 60 000€ pour le poste de dépense électricité pour Thélus budgété en 2022
- Une dépense de fonctionnement qui pourrait être utilisée autrement (prévision basse de 4 000 € d’économie pour un an si l’expérimentation se pérennise)
- Anticiper la flambée des coûts d’énergie à venir pour ne pas répercuter cette augmentation sur la charge fiscale des Thélusiens (Taxe Foncière) : dans un contexte post-covid déjà perturbé, l’explosion des coûts de l’énergie impacte significativement les budgets des collectivités, au risque d’empêcher certains investissements. Avec la baisse de la dotation globale de fonctionnement, versée par l'Etat aux collectivités et le retrait de la taxe d’habitation, le seul levier des communes réside en la taxe foncière.
La municipalité ne veut pas en arriver là ! Nous travaillons à rechercher toutes les solutions financières pouvant dégager des capacités de financements par des économies par exemple.
De plus, entre 2005 et 2017, le coût de l'énergie dédié à l'éclairage public a doublé, passant de 7,7 à 15 centimes d'euro par kilowattheure, selon le dernier rapport de l'Ademe.
- Accéder à des subventions de l’état : dans les perspectives du plan de sobriété, l’état visera à soutenir les communes les plus vertueuses en matière de transition écologique
Modalités de l’expérimentation
- 3 Mois : d’octobre à décembre 2022
- Extinction des lampadaires de 22h00 à 05h00
- Retour de l’expérimentation pour prise en compte des remontées et analyse de l’économie générée
Note : une exception sécuritaire sera faite pour le carrefour Rue des Artilleurs Canadiens, Route de Neuville - Grand'Rue.
Une adresse de messagerie pour l'expression de vos ressentis ou attentes : eteignonsleslampadaires@thelus.fr va être créée. Ces retours seront également pris en considération lors des réunions d'échanges participatifs à venir.
Foire aux questions (à compléter en fonction de vos retours) :
- Est-il possible de conserver un candélabre sur deux ? l’architecture du réseau ne le permet pas
- Si l’opération est concluante, l’opération peut-elle devenir pérenne ? Si les conclusions de la réunion d’expérimentation confortent l’expérience, cela pourrait être proposé
- La commune prévoit une rénovation de son parc de lampadaires en passage LED, quelles en seraient les économies ? une baisse de l’ordre de près de 60 à 70% la conso de réduction en passant en LED
- Quid des illuminations de Noël ? une réflexion est en cours, pour repenser les illuminations cette année en considérant l’expérimentation et la sobriété énergétique tout en conservant l’esprit des fêtes de fin d’année. Le concours des maisons décorées visera d’ailleurs à promouvoir le fait-maison et la transition énergétique.